Vers 1550 Falloppio, anatomiste italien, décrit pour la première fois des déformations acquises de la verge.
Vers 1743, donc 200 ans plus tard, François Gigot de La Peyronie, chirurgien du roi louis XV, donne son nom à cette pathologie qu’il décrit comme « des tumeurs dures du corps caverneux qui ressemblent à des espèces de nœuds ou de ganglions ». Il précise que « lorsque cela arrive, la verge n’est point droite dans l’érection, elle est au contraire pleine de bosses qui la courbent et la défigurent ».
En 1947 Losley est le premier à décrire une technique d’ablation de plaque de l’albuginée. Il faut attendre 1966 pour que Nesbit décrive sa technique de redressement de la verge par plicature de l’albuginée et en 1973 Horton publie les premières excisions greffes dans la maladie de Lapeyronie.
Dans les années 1990, la prévalence (fréquence d’apparition) de la maladie de lapeyronie avait été estimée à 0,4% avec un début d’apparition vers l’âge de 53 ans. Cette maladie, très peu connue, n’a donc intéressé ni les chercheurs ni les médecins.
Ce n’est que 10 ans plus tard, vers les années 2000-2005 que les études épidémiologiques ont révélés que la prévalence de cette maladie avait été très largement sous estimée puisqu’elle toucherait en fait entre 3,2 à 8,9% de la population masculine. Le risque d’apparition de la maladie augmenterait avec l’âge puisqu’elle est estimée à 7% après 50 ans. Mais la maladie de Lapeyronie touche également des hommes jeunes, dès 25 ans et elle doit être systématiquement recherchée en cas de signes cliniques évocateurs.
La maladie évolue en deux phases. La première, est une phase inflammatoire aiguë, le plus souvent douloureuse, caractérisée par l’apparition ou non d’un nodule de la verge. La seconde, est une phase chronique séquellaire caractérisée par une déformation de la verge en érection.
Aujourd’hui il est admis que le mécanisme principal de l’apparition de la maladie de La Peyronie est lié à un traumatisme de la verge ou à des microtraumatismes répétés de l’albuginée lors des rapports sexuels notamment. La maladie de La Peyronie est due à une fibrose localisée de la tunique albuginée secondaire à une réaction auto-immune de l’organisme.
Les études récentes s’accordent à dire que la maladie de lapeyronie survient à la suite d’un traumatisme de la verge (dans 37% des cas). En l’absence d’un vrai traumatisme retrouvé, ce serait la répétition de micro-traumatismes qui déclencherait la survenue de la maladie chez des sujets probablement prédisposés génétiquement. En effet les patients atteints de la maladie de Dupuytren notamment seraient plus enclins à développer une maladie de Lapeyronie (l’association Dupuytren – maladie de lapeyronie a été retrouvée dans 10 à 15% des cas). D’autres pathologies d’altération de gènes responsables de dégradation du collagène ont été également retrouvées. Il existe d’autres facteurs de risque comme le diabète, le tabac, l’hypertension artérielle, la prise de bêtabloquants ou la polyarthrite rhumatoïde ainsi que les antécédents de traumatisme de la verge ou de geste urologique (sondage vésical, résection, injections intracaverneuses suite à une prostatectomie radicale …).
La maladie de Lapeyronie correspond donc à une anomalie de la cicatrisation de l’albuginée des corps caverneux. Autrement dit, le traumatisme (ou les micro-traumatismes) de la verge entraîne une rupture de la micro-vascularisation de la verge. L’hémorragie de l’albuginée qui s’en suit va induire une réponse inflammatoire nécessaire à toute cicatrisation. Ainsi les cellules inflammatoires (mastocytes, polynucléaires neutrophiles et macrophages) arrivent sur le site de l’hémorragie pour permettre la cicatrisation de cette « plaie » en sécrétant différentes substances. La réponse immunitaire engendre la création d’une plaque fibreuse composée de collagène dense avec des fibres élastiques rigides (cf schéma au dessus). Ainsi l’architecture normale des tissus qui constituent l’albuginée est détruite localement par cette inflammation et l’albuginée porte désormais une « cicatrice » : c’est la plaque de fibrose (ou nodule fibreux cicatriciel), que l’on retrouve en échographie et que l’on peut parfois palper.
Le diagnostic de la maladie de lapeyronie est avant tout clinique. C’est votre chirurgien andrologue ou urologue qui, par son interrogatoire et son examen clinique, en fera le diagnostic.
Pour vous aider dans le diagnostic de cette maladie, voici différents éléments qui vous guideront vers sa prise en charge :
En moyenne, un patient sur deux souffre de douleur à l’érection. Elle témoigne du stade inflammatoire de la maladie de Lapeyronie : c’est la phase aiguë. Cette douleur dure classiquement dans les 6 premiers mois de la maladie mais elle peut aussi être absente (dans un tiers des cas la déformation survient sans douleur d’où une consultation parfois tardive) ou durer dans le temps.
La douleur peut être une simple « gêne » à l’érection mais elle peut aussi être de forte intensité, empêchant ainsi l’érection et le rapport sexuel, elle peut aussi parfois entraîner un réveil nocturne. D’intensité variable, la douleur peut être provoquée par la palpation de la plaque à l’état flaccide. Elle peut très rarement être accompagnée de troubles de la sensibilité au niveau du gland, ceci est dû à une compression du nerf dorsal.
La maladie de lapeyronie est responsable de déformation(s) de la verge. L’incurvation se manifeste toujours du côté de la maladie. La maladie de lapeyronie occasionne parfois plusieurs angulations. Le degré d’angulation doit donc être évalué dans plusieurs plans, c’est pour cette raison que votre urologue andrologue vous demandera systématiquement de ramener 3 photos de votre verge en érection que vous ferez à la maison (1 de Profil Strict, 1 vue du dessus et 1 vue de face), photos à réaliser sur un fond uni à 50 cm /1m de distance. Ces photos pourront être envoyées par mail avant la consultation ou ramener le jour de la consultation en version papier (l’idéal étant de les envoyer par email, elles seront ainsi intégrer à votre dossier médical plus facilement). A noter que les courbures dorsales (vers le haut) et latérales (vers le coté) sont les plus fréquentes, respectivement 45% et 30%. Si l’induration est limitée à l’un des cotés, le pénis se dévie latéralement du même coté. 80% des patients présentent une courbure. Sa sévérité est liée à la localisation de la plaque, l’étendue de la plaque et la capacité érectile résiduelle. Dans les cas où la presque totalité de l’épaisseur des corps caverneux est atteinte, la partie de la verge située au delà de la plaque ne se « gonfle » plus pendant l‘érection. Certaines rares localisations rétrobalaniques ou septales n’entraînent pas de déformation.
Des questionnaires validés pour cette pathologie seront utilisés pour évaluer la fonction érectile. Le questionnaire EHS permet d’objectiver la rigidité de l’érection. Le score IIEF 5 permet d’évaluer la qualité de l’érection et en particulier l’érection distale du corps caverneux (le plus proche du gland). Le score de T.LUE permet enfin de définir la gravité de la maladie. Ces questionnaires sont téléchargeables (dans l’onglet « dossier patient ») et il est intéressant que vous preniez le temps chez vous de les remplir de façon objective pour pouvoir les ramener lors de la première consultation.
Retrouvée dans 10% à 50% des cas, l’insuffisance érectile peut être liée à trois mécanismes différents qui peuvent être intriqués :
La maladie de lapeyronie est une maladie qui touche « l’intime » et qui est souvent à juste titre mal vécue par les patients qui en souffrent. En effet nous avons vu que la maladie de lapeyronie entraîne souvent une véritable dysfonction érectile du fait de la courbure du pénis ou du manque de rigidité de la verge mais il ne faut pas minimiser le retentissement psychologique qui conditionne aussi la dysfonction érectile. Le patient « focalise » souvent sur la courbure de son pénis et cette altération physique peut entraîner une perte de confiance en soi et en ses capacités à satisfaire sexuellement son ou sa partenaire. L’écoute bienveillante du médecin est donc primordiale. Cette maladie, considérée comme « bénigne », altère le plus souvent l’épanouissement sexuel du couple et empêche une vie sexuelle épanouie. Tout ceci est à prendre en considération et le traitement de cette maladie ne peut pas se résumer uniquement au traitement de la douleur ou de la courbure.
Vous pouvez retrouvez un questionnaire sur la maladie de lapeyronie qui a pour objectif d’identifier un problème éventuel.
En fonction de la phase d’évolution de la maladie, des traitements adaptés pourront être proposés.
A la phase inflammatoire :
Le choix dépendra essentiellement de l’expérience et des habitudes de votre chirurgien. Ce traitement a pour but de diminuer l’inflammation. Il a donc un effet antalgique et peut dans la majorité des cas bloquer l’aggravation de la maladie de La Peyronie voire diminuer l’angulation de la verge.
A la phase chronique, la douleur disparaît mais l’angulation et la déformation persistent. En cas de gêne à l’intromission ou en cas d’impossibilité à avoir un rapport sexuel, seule la chirurgie peut améliorer la situation.
Cette pathologie est évolutive très rapidement ce qui signifie qu’elle s’aggrave dans la majorité des cas. Seulement 13% des patients peuvent espérer une guérison spontanée.
Il est donc impératif de consulter un spécialiste de cette maladie dès l’apparition des premiers symptômes.
En effet, un traitement médical multimodal complet doit être tenter dans le but de stopper l’évolution de la maladie de Lapeyronie.
La prise de vitamine E seule ne suffit pas à bloquer la déformation de la verge.
Aujourd’hui, nous avons développé une prise en charge originale qui permet d’adapter le traitement médical à chaque situation. Pour cela il est nécessaire de réaliser un diagnostic le plus précis possible. Un expert en imagerie de la maladie de Lapeyronie va déterminer avec précision la localisation de la ou des plaque(s), leur mesure, leur nature (calcifiée(s) ou non) ce qui permettra de vous proposer un traitement personnalisé.
En fonction de la taille de la plaque, de sa situation et de la présence ou non d’une dysfonction érectile associée, la stratégie chirurgicale sera différente :
Vous avez une maladie de lapeyronie diagnostiquée ou vous pensez être atteint d’une maladie de lapeyronie et vous souhaitez consulter le Docteur Marc Galiano.
Le Docteur Galiano aura besoin des éléments suivants lors de la première consultation :
– les 3 questionnaires (EHS, IIEF5 et la douleur selon T.LUE). Ces questionnaires sont regroupés dans un document à télécharger sur ce lien.
– 3 photos de votre verge en érection (sur fond uni, prises à 50 cm /1m de distance)
Les questionnaires et les photos sont à ramener au cabinet lors de votre premier rendez-vous ou à envoyer par mail à secretariat@docteur-galiano.com avant le rendez-vous de consultation.
Le traitement ne pourra débuter que lorsque le Docteur Marc Galiano sera en possession de ces éléments nécessaires au diagnostic et au suivi du traitement.
Les remplir auparavant à la maison vous permet non seulement de prendre le temps de réfléchir et de répondre au mieux aux questions mais aussi de gagner du temps puisque le diagnostic pourra être posé dès la première consultation et le traitement pourra donc débuter plus rapidement.
Des examens complémentaires vous seront prescrits lors de la première consultation.
Le docteur Galiano vous accueille dans son cabinet à Paris pour une consultation.
Docteur Marc Galiano
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Tél : 01 42 77 14 53
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Mise à jour le 28 avril 2022