Quelle est l’origine de la maladie de lapeyronie ?
Les études récentes s’accordent à dire que la maladie de lapeyronie survient à la suite d’un traumatisme de la verge (dans 37% des cas). En l’absence d’un vrai traumatisme retrouvé, ce serait la répétition de micro-traumatismes qui déclencherait la survenue de la maladie chez des sujets probablement prédisposés génetiquement. En effet les patients atteints de la maladie de Dupuytren notamment serait plus enclin à développer une maladie de Lapeyronie (l’association Dupuytren – maladie de lapeyronie a été retrouvée dans 10 à 15% des cas). D’autres pathologies d’altération de gènes responsables de dégradation du collagène ont été également retrouvées. Il existe d’autres facteurs de risque comme le diabète, le tabac, l’hypertension artérielle, la prise de betabloquants ou la polyarthrite rhumatoïde ainsi que les antécédents de traumatisme de la verge ou de geste urologique (sondage vésical, résection, injections intracaverneuses suite à une prostatectomie radicale …).
La maladie de Lapeyronie correspond donc à une anomalie de la cicatrisation de l’albuginée des corps caverneux. Autrement dit, le traumatisme (ou les micro-traumatismes) de la verge entraine une rupture de la micro-vascularisation de la verge. L’hémorragie de l’albuginée qui s’en suit va induire une réponse inflammatoire nécessaire à toute cicatrisation. Ainsi les cellules inflammatoires (mastocytes, polynucléaires neutrophiles et macrophages) arrivent sur le site de l’hémorragie pour permettre la cicatrisation de cette « plaie » en sécrétant différentes substances. La réponse immunitaire engendre la création d’une plaque fibreuse composée de collagène dense avec des fibres élastiques rigides (cf schéma). Ainsi l’architecture normale des tissus qui constituent l’albuginée est détruite localement par cette inflammation et l’albuginée porte désormais une « cicatrice » : c’est la plaque de fibrose (ou nodule fibreux cicatriciel), que l’on retrouve en échographie et que l’on peut parfois palper.